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Les puces

15 Mars 2018 | Les parasites
Clinique Vétérinaire Lavaltrie
Le parasite

La puce est un petit insecte de couleur brune orangée, munie de membres postérieurs puissants pour le saut. Mesurant quelques millimètres de long, elle est visible à l’œil nu. Toutefois, la forme aplatie de son corps lui permet de se faufiler rapidement dans le poil de l’animal et de passer incognito. Elle se nourrit du sang de son hôte.
La puce ne tolérant pas le froid, elle s’active du printemps à l’automne, principalement du dégel des sols au regel. Par contre, s’il elle trouve hôte avant la saison froide, elle pourra survivre tout l’hiver, bien à l’abri dans la maison. Contrairement à certaines croyances, elle ne vit pas que dans le sable. Elle recherche des endroits humides et ombragés comme les haies de cèdres et les espaces sous les galeries et cabanons ou bien sûr, le confort du pelage d’un animal.
Son cycle de vie est similaire à celui du papillon : tout d’abord l’œuf (une puce à elle seule peu en pondre des dizaines par jour, qui tombent sur le sol), ensuite la larve (se nourrit des squames de peau de son hôte et des fèces de ses congénères), puis le cocon, ou pupe (sa surface collante attire les poussières, qui fortifient sa structure, formant une enveloppe quasi impénétrable) et finalement l’éclosion de la puce adulte, stimulée par la présence de CO2, de chaleur et de vibrations.

Transmission

Les puces s’attrapent principalement dans un milieu contaminé par les œufs. Les animaux sauvages tels les ratons-laveurs, les animaux errants et domestiques non traités sont de bonnes sources de contamination à l’extérieur. À la sortie de leurs cocons, les puces sautent sur le premier venu. Se nourrissant du sang de l’animal plusieurs fois par jour, elles ont intérêt à ne pas s’éloigner de leur ‟garde-manger”. Il est donc peu probable qu’une infestation survienne par échange de puces entre deux animaux qui se rencontrent. L’animal infesté peut par contre, lors de son passage, laisser derrière lui une certaine quantité d’œufs et ainsi contaminer les lieux.

Diagnostic

Le moyen le plus efficace pour cerner la présence du parasite se trouve dans la recherche de ses excréments. Ceux-ci ont l’apparence de petites pellicules noires, souvent en forme de virgules. On les retrouve surtout dans la région de la nuque et de la croupe, ou en secouant le poil de l’animal au-dessus d’une surface blanche comme un drap ou un papier essuie-tout. Si les petits déchets noirs laissent une trainée couleur rouille lorsqu’on les mouille, bingo! Vous avez affaire à des déjections de puces.
Certains patients présentent des signes de dermatite allergique aux piqûres de puces (démangeaisons qui induisent du grattage ou du mordillage, petites gales résultant des morsures de puces,…). L’absence de prurit n’est cependant pas une garantie que l’animal est exempt de puces.

Traitement et prévention

L’élimination du parasite se fait en 2 étapes importantes : destruction des puces présentes sur l’animal et prévention de nouvelles infestations. Pour un traitement efficace, le produit choisi doit être adulticide (tuer les puces adultes), larvicide (tuer les larves présentes dans l’environnement), en plus d’avoir un effet résiduel empêchant les nouvelles puces émergeant des cocons de survivre à leur premier contact avec l’animal.
La majorité des traitements vendus en animalerie ou dans les magasins à rayons sont inefficaces. Les shampoings, n’ayant aucun effet résiduel, tuent les puces déjà présentes, mais n’empêchent pas de nouvelles infestations. Les colliers quant à eux, ne permettent pas à l’insecticide de se répandre uniformément partout sur le corps de l’animal. Certains produits topiques ne contiennent qu’un inhibiteur de croissance (methoprène), limitant la survie des larves, mais n’améliorant en rien le confort de l’animal qui continue à se faire piquer. De plus, l’absence de réglementation sur ces produits compromet leur sécurité. Les perméthrines, par exemple, sont à proscrire chez le chat, puisque plusieurs cas graves de toxicité ont été rapportés suite à leur utilisation.
Les produits topiques vendus en clinique vétérinaire (Imidacloprid, Sélamectin, Isoxazolines), quant à eux, sont issus d’études rigoureuses et soumis à des garanties d’efficacité et de sécurité. Certains sont en vente libre (ils ne nécessitent aucune prescription ou examen). Le traitement doit être soit appliqué sur la nuque de l’animal, soit administré oralement, une fois par mois, puisque l’effet résiduel est d’environ 30 jours. À titre préventif, le produit doit être utilisé durant toute la période d’activité des puces, soit de mai à novembre-décembre, selon les conditions climatiques variables chaque année. Les animaux n’allant pas du tout dehors sont peu à risque. Assurez-vous par contre que les animaux fréquentant l’extérieur ou les nouveaux venus soient traités avant de les mettre en contact.
Pour enrayer une infestation déjà présente, les traitements topiques sont préférables, étant donné leur effet adulticide et larvicide. Il faut traiter tous les animaux de la maison, y compris ceux qui ne vont pas à l’extérieur, et ce pendant une période de 4 à 6 mois, peu importe la saison. Il faut se rappeler que les puces ont pondu une importante quantité d’œufs, qui se sont répandus dans la maison. Les larves qui éclosent seront éliminées grâce aux squames de peau contaminées par l’insecticide présent sur l’animal. Néanmoins, les cocons déjà présents peuvent prendre de 2 à 20 semaines avant d’éclore. Il est donc primordial que l’animal soit toujours sous traitement lorsque de nouvelles puces émergent des pupes.
Pour éliminer une partie des œufs et des larves, vous pouvez passer l’aspirateur partout et jeter ensuite le sac bien fermé dans la poubelle extérieure. Si votre animal se balade avec vous en auto, n’oubliez pas de passer l’aspirateur aussi à cet endroit. Comme les puces supportent mal les températures supérieures à 35 °C, il est conseillé de laver à l’eau chaude et sécher par culbutage les coussins/couvertures/draps où l’animal se couchait.